LES ARTISTES DU CARREFOUR DES ARTS
   
Armand TATEOSSIAN Sculpteur

 

Il fut parmi les exposants du premier Carrefour des arts en 1989 et nous revient avec de nouvelles oeuvres.
Armand Tatéossian utilise l'argile comme support de pensée, de fragments d'humanité ou de silence, dépôt de mémoire où s'étalent des instants d'émotions fossilisées. Il remplace les mots par une écriture pleine de magie qui vous emporte infiniment ailleurs que ne le ferait le verbe le plus évocateur. On touche à une sorte de rêve étrange, où les traces sont une invitation pleine de chemins. Armand nous laisse irrésolu devant cette rugueuse douceur, cette fragile solidité, cette tendresse si pudique. Les sentiments profonds qui l'animent, se trouvent fixer sur la toile en terre. Fixés, non figés. Les mots ne sont que des mots. Son argile à lui en dit plus.


http://lesmainsdanslaterre.blogspirit.com/archive/2008/05/29/exposition-de-ceramiques-contemporaines-a-mi.html

 

 

   

Mes origines ont induit ma perception de la vie et par conséquent ma démarche artistique. Je suis né d’un peuple qui a eu la nécessité de renaître, d’exister à nouveau sur une terre différente de celle de ses racines.

J’ai vécu dans un certain silence. J’ai souvent ressenti un immense vide au plus profond de mon corps. Ce vide, il me fallait le combler pour vivre sereinement. Il me fallait écrire - sans mots – toujours le silence.

L’argile est devenu cette page blanche, cette page d’écritures, de signes et de touches imaginaires sur lesquelles j’inscris mes perceptions sensitives, mes pensées ; cette matière où s’impriment les traces fossiles d’instants d’histoire ; cette roche meuble et fragile qui se métamorphose dans le temps de centaines de millions d’année en roche dure et qui fige ces instants ; l’argile, cette matière symbolique de la création de l’humain. J’y transcris l’indicible enfoui au plus profond de mon être, donc mes racines, les joies et les douleurs, les espérances et les craintes qui nous ont été léguées comme des données de destinées.

Mes premières pièces plaçaient un petit humain de porcelaine dans un univers naturel immense et profond, un petit être artificiel dans un monde sans fin. Puis cet humain a construit son histoire, une accumulation de strates de vie, en acceptant son échelle humaine ; une histoire qui commence un jour et n’a pas de fin (en fait elle n’a pas non plus de début).
Aujourd'hui, il me suffit de quelques traces d’existence, quelques fragments d’écriture, des éléments d’architectures pour ériger une mémoire sur laquelle je peux poser les pieds pour continuer à marcher au milieu d’un vide infini.

Il est évident que mon « arménité » transparaît. Ma main conserve la mémoire de la danse gestuelle du graphisme de mes origines, transcription d’une pensée en signe. Elle reste imaginaire afin de transmettre une culture sans en figer les contours.

Armand Tateossian

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