LES ARTISTES DU CARREFOUR DES ARTS
Christiane ROSSET
2009

Christiane ROSSET, première femme Peintre Titulaire de la Marine, nommée en 1995 est secrétaire générale de la l’Association des Peintres Officiels de la Marine Née en Lorraine, en 1937 Christiane Rosset retient de son enfance les paysages des bords de Loire, Angers, Nantes... Sa famille s'installe en région parisienne alors qu'elle a 9 ans et elle s'intéresse alors aux arts plastiques au travers de Miro, Picasso, Grünewald ou encore aux collections d'art chinois du Musée Guimet.
A 18 ans, elle intègre simultanément l'Ecole du Louvre et l'Atelier d'Art et Décoration de Paris. Elle travaille pour la création textile jusqu'en 1971, dessine des papiers peints et réalise des panneaux décoratifs, puis donne des cours de peinture de 1971 à 1992 et surtout élève six enfants. Pendant cette période, Christiane Rosset suit les cours de l'Académie de Port Royal, peint, expose et obtient des récompenses.
Le Salon de la Marine la récompense en 1987, 1993 et 1995. Elle reçoit une lettre de félicitations du Ministre de la Défense en 1989 et est invitée à bord de "la Meuse", bâtiment de la Marine Nationale, pour une première expédition à Tunis et Sidi Bou Saïd. .


Il suffira qu'un jour, on lui dise que l'institution des Peintres Officiels de la Marine était réservée à ses homologues masculins pour qu'elle décide de postuler ! En 1995, elle est la première femme nommée Peintre Officiel de la Marine et accole depuis lors une petite ancre de marine à sa signature.

Elle embarquera alors à deux reprises pour le Maroc, puis pour Madère (sur la Frégate Duguay-Trouin), voguera jusqu'à la Toscane, la Provence, la Turquie pour enfin aller à la rencontre des 50ème hurlants aux Kerguelen à bord du Floréal.

Cette artiste accomplie a toujours peint la mer, le monde maritime, les ports, les marchés, les navires et leurs hommes... elle nous restitue l’ensorcellement des rivages bretons, et partout où son sac se pose désormais, la poésie des côtes sauvages, hors de nos frontières, bien trop petites désormais pour son art.

           
           

Christiane Rosset par Claude Shurr

Devenir peintre en assumant sa vocation est un défi. Etre femme, pourtant décidée à l'affrontement en est un autre bien téméraire.
Christiane Rosset, sereinement, mais avec passion, l'a relevé avec panache pour notre bonheur en succombant aux chants des sirènes et du grand large.
Sa peinture en est l'écho fluide et murmurant de vagues, de nuages insolites, de marées somnolentes, ponctué d'évidentes constructions maritimes éclatantes et fières.
Son amour de la mer, son cheminement poétique nous transportent bien loin aux confins de son inspiration créatrice aussi vagabonde qu'originale.
Première femme agrée de la Marine, Christiane Rosset complète le prestige de ce Corps en vivant intensément ses «missions» toujours picturalement réussies.
Claude Schurr

           
           

Propos de Christiane Rosset recueillis par Fanny Doumayrou , mai 2000:

" Autrefois, la marine exigeait des peintres qu’ils illustrent les batailles navales, qu’ils donnent des représentations réalistes de navires et de ports, explique Christiane Rosset. Aujourd’hui, son rôle est moins strictement militaire, elle s’est ouverte aux autres activités autour de la mer, comme la pêche, les sciences, la navigation de commerce et de plaisance. Non payés, les peintres officiels ont pour seule contrainte d’évoquer l’univers marin, au sens large.  Je me sens entièrement libre dans mon travail, confirme-t-elle. Et heureusement. Pas question pour moi de faire du travail de commande, ou bien une reproduction fidèle de la réalité. Pour l’aspect documentaire, la Marine emploie désormais des photographes. Parfois je peins des bateaux de guerre, mais au gré de mon inspiration, sans jamais me forcer. Souvent, mes tableaux frisent l’abstraction. "

           
           

Propos de Christiane Rosset recueillis par Fanny Doumayrou , mai 2000:

Un jour, j’étais penchée au-dessus d’une falaise. Un officier est venu me demander si j’avais perdu quelque chose. Je lui ai dit de regarder en bas, il a commencé à fouiller des yeux, j’ai dû insister pour qu’il regarde vraiment. Il a alors vu ce qui me captivait, un parterre de fleurs sur lesquelles un rayon de soleil produisait des couleurs somptueuses. Le soir, il a répété à tout le monde que sans, " madame Rosset ", il serait reparti des îles Kerguelen sans rien voir. "

" Où que je sois, je garde l’esprit ouvert et l’oil aux aguets. Je vois des toiles partout. Comme je le disais à mes élèves qui voulaient peindre des bouquets de fleurs : il y a beaucoup plus de choses à voir dans un sac poubelle renversé. "

 

           

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