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Christiane
ROSSET, première femme Peintre Titulaire de la Marine, nommée en 1995
est secrétaire générale de la l’Association des Peintres Officiels de
la Marine Née en Lorraine, en 1937 Christiane Rosset retient de son
enfance les paysages des bords de Loire, Angers, Nantes... Sa famille
s'installe en région parisienne alors qu'elle a 9 ans et elle
s'intéresse alors aux arts plastiques au travers de Miro, Picasso,
Grünewald ou encore aux collections d'art chinois du Musée Guimet.
A 18 ans, elle intègre simultanément l'Ecole du Louvre et l'Atelier
d'Art et Décoration de Paris. Elle travaille pour la création textile
jusqu'en 1971, dessine des papiers peints et réalise des panneaux
décoratifs, puis donne des cours de peinture de 1971 à 1992 et surtout
élève six enfants. Pendant cette période, Christiane Rosset suit les
cours de l'Académie de Port Royal, peint, expose et obtient des
récompenses.
Le Salon de la Marine la récompense en 1987, 1993 et 1995. Elle reçoit
une lettre de félicitations du Ministre de la Défense en 1989 et est
invitée à bord de "la Meuse", bâtiment de la Marine Nationale, pour une
première expédition à Tunis et Sidi Bou Saïd. .
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Il
suffira qu'un jour, on lui dise que l'institution des Peintres
Officiels de la Marine était réservée à ses homologues masculins pour
qu'elle décide de postuler ! En 1995, elle est la première femme nommée
Peintre Officiel de la Marine et accole depuis lors une petite ancre de
marine à sa signature.
Elle
embarquera alors à deux reprises pour le Maroc, puis pour Madère (sur
la Frégate Duguay-Trouin), voguera jusqu'à la Toscane, la Provence, la
Turquie pour enfin aller à la rencontre des 50ème hurlants aux
Kerguelen à bord du Floréal.
Cette
artiste accomplie a toujours peint la mer, le monde maritime, les
ports, les marchés, les navires et leurs hommes... elle nous restitue
l’ensorcellement des rivages bretons, et partout où son sac se pose
désormais, la poésie des côtes sauvages, hors de nos frontières, bien
trop petites désormais pour son art.
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Christiane Rosset par Claude Shurr
Devenir
peintre en assumant sa vocation est un défi. Etre femme, pourtant
décidée à l'affrontement en est un autre bien téméraire. Christiane
Rosset, sereinement, mais avec passion, l'a relevé avec panache pour
notre bonheur en succombant aux chants des sirènes et du grand large.
Sa peinture en est l'écho fluide et murmurant de vagues, de nuages
insolites, de marées somnolentes, ponctué d'évidentes constructions
maritimes éclatantes et fières.
Son amour de la mer, son cheminement poétique nous transportent bien
loin aux confins de son inspiration créatrice aussi vagabonde
qu'originale.
Première femme agrée de la Marine, Christiane Rosset complète le
prestige de ce Corps en vivant intensément ses «missions» toujours
picturalement réussies. Claude Schurr |
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Propos de Christiane Rosset recueillis par Fanny Doumayrou , mai 2000:
"
Autrefois, la marine exigeait des peintres qu’ils illustrent les
batailles navales, qu’ils donnent des représentations réalistes de
navires et de ports, explique Christiane Rosset. Aujourd’hui, son rôle
est moins strictement militaire, elle s’est ouverte aux autres
activités autour de la mer, comme la pêche, les sciences, la navigation
de commerce et de plaisance. Non payés, les peintres officiels ont pour
seule contrainte d’évoquer l’univers marin, au sens large. Je me
sens entièrement libre dans mon travail, confirme-t-elle. Et
heureusement. Pas question pour moi de faire du travail de commande, ou
bien une reproduction fidèle de la réalité. Pour l’aspect documentaire,
la Marine emploie désormais des photographes. Parfois je peins des
bateaux de guerre, mais au gré de mon inspiration, sans jamais me
forcer. Souvent, mes tableaux frisent l’abstraction. "
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Propos de Christiane Rosset recueillis par Fanny Doumayrou , mai 2000:
Un
jour, j’étais penchée au-dessus d’une falaise. Un officier est venu me
demander si j’avais perdu quelque chose. Je lui ai dit de regarder en
bas, il a commencé à fouiller des yeux, j’ai dû insister pour qu’il
regarde vraiment. Il a alors vu ce qui me captivait, un parterre de
fleurs sur lesquelles un rayon de soleil produisait des couleurs
somptueuses. Le soir, il a répété à tout le monde que sans, " madame
Rosset ", il serait reparti des îles Kerguelen sans rien voir. "
" Où
que je sois, je garde l’esprit ouvert et l’oil aux aguets. Je vois des
toiles partout. Comme je le disais à mes élèves qui voulaient peindre
des bouquets de fleurs : il y a beaucoup plus de choses à voir
dans un sac poubelle renversé. "
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