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Eugenio
DETTO est né en 1944 dans le Sud de l'Italie. Il arrive en France en
1949 avec sa famille qui s'installe à St Etienne.
Enfant talentueux, et
indépendant, il est attiré par les arts graphiques et la musique. Il
devient musicien professionnel à l'âge de 18 ans, jouant de la
trompette et de la guitare. En parallèle avec sa vie professionnelle de
musicien, il mène dans l'ombre une vie d'artiste peintre, fréquentent
autant les milieux de la peinture que ceux de la musique. En
1965, il « monte» à Paris; il fait la connaissance de Jean Dasté qui
lui présente Graeme Allwright, comédien et chanteur.
Introduit
dans le milieu des maisons de disque, il rencontre des chanteurs, pour
qui il compose et crée des arrangements musicaux. Il sera
l'accompagnateur de nombreux chanteurs, parmi lesquels Graeme
Allwright, Guy Béart, Marie Laforêt, Leny Escudéro et Colette Magny. Il
fait des tournées dans le monde entier pendant 15 ans. Il s'intéresse
aux techniques d'enregistrement et crée ses propres studios.
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En
1975, il s'installe à Lyon. La peinture prend une place grandissante
dans sa vie. Il expose à Beaune Art Espace, à Strasbourg, à St Jean Cap
Ferrat, participe aux ,« Chromalies» de Valence, au Salon d'Automne à
Paris, au Centre Culturel de St Jean de Maurienne, à Chambéry et en
permanence à la Galerie Goinard à La Baule.
D'abord peintre abstrait, Detto, au fil des ans, a donné formes aux
masses de couleurs, mais ses figures restent fractionnées, stylisées,
voire déformées. C'est ainsi qu'il peint des, natures mortes, des
objets, des animaux ou des personnages plus ou moins exotiques. Les
lignes entrecroisées, les arabesques rappellent parfois des décors
orientaux ou africains ou des univers évoquant des réminiscences
aztèques.
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Il est "orchestrateur de coloris", la composition est rythmée; il est
"chercheur de lumière", son art est fait de raffinement et de
délicatesse».
Detto retranscrit d'une façon enchanteresse ses rêves
intérieurs, joue d'une palette variée, avec une technique riche de
couches superposées transparentes et lumineuses.
La peinture de Detto
est un voyage intérieur dans un monde multiforme, chatoyant, plein de
charme et très personnel.
En
2003 il a obtenu le prix de la Société des Artistes Français lors de
leur exposition parisienne annuelle.
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On retrouve ses tableaux dans des
collections privées prestigieuses, en Hollande où une exposition lui a
été consacrée par la galerie Heida à La Haye, en Allemagne, Belgique,
Angleterre, Italie, Irlande, Australie et aux USA.
Il participe chaque
année au Salon d'Automne à Paris et est un fidèle en Rhône-Alpes
des Chromalies de Valence. Ses toiles sont exposées, entre
autres, dans les Galeries MC Goinard , rue Visconti à Paris et à La
Baule.
Depuis quelque années Geny Detto s'est
installé à LaLouvesc dans un cadre propice à de nouvelles inspirations
picturales et musicales.
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Les personnages dans l'univers pictural de DETTO par S. Tournepierre
Je
les ai vus mais pas eux. Les personnages des tableaux de Detto,
joliment obnubilés par leur propre vie, ne prêtent pas attention à qui
les contemple et se donnent d'autant mieux. Ils préfèrent danser sur
l'incongruité des circonstances qui les traversent et ne plus se
contenir d'humanité. Regardez-les qui flânent, têtes hautes dans la
foule et ne font que passer, pourchassés par un rêve, regardez-les qui
se font face et s'en imposent tellement que, désarçonnés, ils
ressemblent à des pantins à bout de souffle. Ils se trouvent, ils
s'enlacent, elle est seule et elle s'arrondit lentement pour bercer un
souvenir qui lui tient compagnie. Puis les yeux fermés, elle joue un
air de flûte et devient musique à force d'une outrageuse application.
Car ils se sustentent du décor qui les environne et se confondent à
lui, sensuels à ce point d'épouser ce qui les nourrit et qui prend la
parole au travers d'eux.
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Le cousinage de l'humain et de la matière se manifeste encore par la
vivacité de cette dernière, livrant à foison des formes suspendues et
des couleurs prises au piège des gyroscopes qui les métamorphosent. La
peinture de Detto s'attache à décrire ces équilibres mutants éphémères,
fragiles et pourtant si personnels qu'ils fondent la richesse du monde
vivant. Et le bel humain couché sur ses toiles possède pour lui ce même
paradoxe du changement perpétuel et de la force de l'incarnation. Des
bras gigantesques, tour à tour enveloppants, aimants, gisants,
protecteurs, orchestrent, dans la cadence, le sentiment que provoquent
en lui ses rencontres, dans l'altérité. Et lorsque le personnage se
fige, il ne l'est guère en vérité, trop expressif pour cela; les êtres
de Detto, amoureux du monde, s'approprient ses formes et ses couleurs,
et se parent d'elles, imposant leur propre idée de la fête, subjectifs
à souhait, clowns magnifiques et sans recul dont l'identité est entière
parce qu'ils ne se voient à aucun moment par les yeux des autres. Ils
se vivent eux-mêmes de l'intérieur et, sans le vouloir, s'offrent en
spectacle pour le meilleur. La peinture de Detto expérimente
l'extraordinaire liberté du monde, génie créateur de sa propre beauté. |
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